Paul Haines pour Ology Medical Education
EAN 2021
Les nouveaux résultats d’une étude de registre de grande envergure ont permis de mieux comprendre les implications neurologiques du COVID-19 et les facteurs qui influent sur les issues de la maladie.
Le Dr Nina Kleineberg de l’Hôpital universitaire de Cologne (University Hospital Cologne), en Allemagne, a présenté les résultats de l’Enquête ouverte européenne Lean sur les patients infectés par le SARS-CoV-2 (Lean European Open Survey on SARS-CoV-2-Infected Patients, LEOSS), sur la base des données de 6 537 patients présentant un diagnostic confirmé d’infection par le SARS-CoV-2, entre janvier 2020 et février 2021. Les données ont été recueillies dans 127 centres à travers l’Europe.
Sur les 6 537 patients recrutés, la plupart (70,7 %) étaient âgés de 46 à 85 ans et 57,7 % étaient des hommes. Les maladies neurologiques antérieures étaient notamment les maladies cérébrovasculaires (8,4 %), les maladies neurodégénératives (9,6 %) et les maladies neuroimmunologiques (2,3 %).
Dans l’ensemble, 92,1 % des patients ont été hospitalisés, et parmi eux, 37 % ont dû recevoir des soins en USI (81 % nécessitant une ventilation).
Le registre LEOSS a réparti les patients dans trois groupes en fonction de la phase de la maladie : sans complications (47,1 %), avec complications (33,5 %) et critique (19,4 %). Le dernier statut connu des sujets était : rétabli (74,9 %), non rétabli (10,5 %) et décédé (14,7 %).
Le Dr Kleineberg a présenté les résultats d’une analyse en composantes principales et d’une régression logistique multivariée. Ceux-ci ont montré que les facteurs de risque indépendants les plus puissants de mortalité ou d’évolution plus sévère du COVID-19 étaient, par ordre décroissant (p<0,05 pour tous) :
♦ l’âge avancé
♦ une maladie pulmonaire
♦ le genre masculin
♦ Maladie neurodégénérative
♦ une maladie cardiovasculaire
“Les patients souffrant de maladies neuroimmunologiques préexistantes et ayant connu des événements cérébrovasculaires antérieurs ne semblent pas présenter un risque plus élevé d’issues défavorables ou d’évolution de la maladie vers des complications dans notre vaste cohorte », a déclaré le Dr Kleineberg.
« La plupart des symptômes neurologiques non spécifiques [céphalées, faiblesse musculaire, altération de l’odorat et du goût, délire] à l’inclusion n’étaient pas associés à une issue défavorable à court terme, alors qu’une fatigue excessive à l’inclusion était associée à un risque plus important. »
Dans l’ensemble, a déclaré le Dr Kleineberg, les complications neurologiques les plus fréquentes et les plus graves de la COVID-19 étaient les AVC, qu’ils soient ischémiques ou hémorragiques.