La ligne d’assistance téléphonique pour les femmes victimes de violence a enregistré une hausse de 60 % des appels pendant la deuxième vague de l’épidémie, par rapport à la même période en 2019.
Selon les chiffres recueillis, 20 334 appels ont été reçus entre le 1er septembre et le 31 décembre 2020, par rapport à 12 352 au cours de la même période en 2019, a précisé Yvonne Harding, responsable du développement des ressources d’Assaulted Women’s Helpline.
Pour les victimes francophones en Ontario
Fem’aide, au 1 877 336-2433, apporte du soutien aux femmes subissant de la violence dans une relation intime, ou ayant subi une agression à caractère sexuel. La ligne reste disponible en tout temps, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Elle oriente également les proches des femmes victimes de violence.
Mme Harding a expliqué que les possibilités de quitter son foyer pour aller chercher de l’aide – comme les trajets quotidiens entre la maison et l’école – ont bien souvent été éliminées pendant la pandémie par le confinement.
L’accès aux amis et à la famille a également été coupé, ce qui a laissé aux victimes moins de latitude pour échapper à leur agresseur.
Mme Harding a remarqué que le nombre d’appels à l’aide a augmenté presque immédiatement lorsque des pans entiers du Canada ont été bloqués en raison des mesures sanitaires.
Hausse continue des appels
La première vague de la pandémie s’était déjà accompagnée d’une hausse de 46 % des appels de victimes de violence conjugale. Entre le 1er avril et le 30 septembre 2020, l’organisme a reçu 51 299 appels, comparativement à 24 010 à la même période en 2019.
«Tout a fermé du jour au lendemain, et nos lignes de crise se sont allumées.»
Une citation de :
—Yvonne Harding, responsable du développement des ressources d’Assaulted Women’s Helpline
«Nous avons vu celles qui se sentaient immédiatement menacées, parce que leur situation s’était aggravée, et nous avons vu celles pour qui la peur s’est installée, parce que les choses commençaient à changer et qu’elles étaient habituées à pouvoir accéder en personne à du soutien communautaire qui ne leur était plus accessible», a-t-elle expliqué.
La police a également constaté une augmentation des appels liés à la violence domestique. Les données de 17 forces de police à travers le pays démontrent que les appels liés à des troubles familiaux – qui peuvent aller d’une querelle verbale à des actes de violence – ont augmenté de près de 12 % entre mars et juin 2020, comparativement à 2019, selon Statistique Canada.
Bien que la police provinciale de l’Ontario n’ait pas fourni de données sur les incidents familiaux, la sergente Julie Randall, spécialisée dans les cas de violence familiale, a toutefois constaté une légère augmentation des appels.
«Les statistiques nous montrent que la violence domestique continue bien avant que quelqu’un ne prenne le téléphone pour appeler la police, a précisé Mme Randall. Donc, de manière anecdotique, je peux dire que souvent nos appels sont inférieurs à ce qui se passe réellement dans la communauté.»